Protéger la nature et la biodiversité

Aujourd’hui, la préservation de la biodiversité est devenue une priorité pour l’humanité au même titre que de nombreux défis environnementaux. La destruction des habitats, la pollution, la surexploitation des ressources naturelles affectent les écosystèmes, menaçant d’extinction de nombreuses espèces. Mais l’enjeu va bien plus loin que la survie des espèces, car avec leur extinction, c’est notre écosystème tout entier qui risque de s’effondrer.

Ecolo Mons fait de la sauvegarde de notre patrimoine naturel l’une de ses priorités. En plaidant en faveur de pratiques durables, en soutenant les initiatives de préservation des habitats naturels, en sensibilisant sur l’importance de coexister avec la nature, nous pouvons inverser la tendance et assurer l’avenir de nos futures générations.

Le PCDN : quand les citoyens s’engagent pour la nature !

En termes de nature et de biodiversité, l’un des tous premiers objectifs de la mandature 2019-2024, a été la relance du Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN), qui n’était plus actif depuis une dizaine d’années. Signé fin 2019, il a connu dès son lancement un vif succès auprès des citoyens montois.

L’objectif du PCDN est de préserver et d’améliorer la biodiversité de la commune, en misant d’une part sur un état des lieux du patrimoine naturel du territoire communal et d’autre part sur la mise en place d’une série d’actions reposant sur un partenariat entre tous les acteurs locaux. La réalisation des projets ainsi proposés est accompagnée par la Ville mais reste avant tout participative : les porteurs de projets mènent leurs actions à leur rythme, selon leurs capacités.

Financé par le subside “BiodiverCité”, le PCDN a déjà vu naître de nombreux projets citoyens, parmi lesquels :

  • Le réaménagement des abords de l’église de Spiennes ;
  • Le réaménagement « nature » d’un ancien terrain de football à Havré ;
  • La création d’un jardin naturel pédagogique au Square Van den Eeden à l’arrière de l’avenue du Pont Rouge à Mons ;
  • Le placement de nichoirs à chouette chevêche dans le parc communal de Jemappes ;
  • Des activités de sauvegarde des batraciens à Hyon.

Dans ce cadre, de nombreuses activités pédagogiques et de sensibilisation ont également été proposées aux citoyens. Citons notamment :

  • La participation aux Journées Wallonnes de l’Eau ;
  • Une activité de gestion du cresson de fontaine à la cascade d’Hyon ;
  • La participation à la quinzaine des abeilles et des pollinisateurs ;
  • L’organisation des mercredis de la biodiversité (ateliers destinés aux familles et animés par l’ASBL Environnement et Découvertes) ;
  • L’organisation d’un cycle de conférences sur les oiseaux (en collaboration avec Natagora) ;
  • La mise en place d’un groupe de travail pour le recensement des hirondelles et des martinets ;
  • Des marches exploratoires ;
  • Des actions de sensibilisation à la sauvegarde des batraciens dans les écoles.

Préserver nos sites naturels : un enjeu capital !

Travaux de restauration écologique

La région de Mons possède quelques magnifiques et rares types de milieux naturels ouverts, tels que les pelouses sur sable acide ou les landes sèches sur sable, ou encore des prairies de fauche. Ceux-ci sont malheureusement menacés par l’urbanisation, l’enfrichement et la banalisation de la végétation. Au-delà des aspects de sensibilisation et de conservation du réseau écologique, l’accent a donc été mis sur la préservation de cette biodiversité « extraordinaire » et des milieux naturels menacés, notamment les « pelouses sur sable atlantique », milieu uniquement présent en Campine hennuyère.

Des travaux de restauration écologique ont ainsi été effectués sur différents sites (Maisières, Caserne Cabuy à Ghlin, Ciply…) via le projet LIFE BNIP (Belgian Nature Integrated Project), un projet stratégique qui contribue à atteindre les objectifs de Natura 2000 et les objectifs européens de conservation de la nature.

Plan de gestion de l’Héribus

Le terril de l’Héribus est un site classé pour son intérêt patrimonial et biologique. Il présente des habitats riches et variés : zones de suintement, mares, friches, pentes boulantes, boisements, zones de combustion… Quant à la faune, on y rencontre pas moins de 7 espèces d’amphibiens ! Afin de préserver ce site naturel remarquable, un plan de gestion a été rédigé en 2022 et présenté aux acteurs locaux via un comité d’accompagnement composé de riverains, d’acteurs du territoire, de citoyens impliqués dans le PCDN et des membres de l’Administration. La mise en œuvre de ce plan de gestion a été entamée ces deux dernières années avec la restauration des mares, le réaménagement des sentiers et la gestion des plantes invasives comme le buddleia.

La sauvegarde des espèces sensibles : protégeons notre faune !

Les batraciens

La migration des batraciens est souvent semée d’embûches lorsqu’ils doivent traverser nos routes (une douzaine sont concernées dans l’entité) pour rejoindre leur mare dans le but de se reproduire. Pour les aider dans leur périple, de nombreux moyens sont mis en place chaque année : panneaux de sensibilisation, réduction de la vitesse à 30 km/h durant toute la période de migration, appel aux bénévoles pour les assister dans leur traversée… En outre, la rue Maurice Flament à Hyon a pu bénéficier de l’aménagement d’un crapauduc, afin de faciliter la traversée des batraciens.

Les pollinisateurs

La Ville de Mons est reconnue « Commune Maya » depuis 2011. L’objectif est d’œuvrer à la sauvegarde des populations d’abeilles et d’insectes butineurs essentiels à notre biodiversité. A cet effet, des ruches ont été installées sur divers sites, notamment les cimetières d’Havré et de Mesvin.

Des hôtels à insectes ont également pu être installés en divers endroits. C’est une action simple et efficace pour contribuer à la protection de la biodiversité et offrir un abri aux insectes. Elle permet aussi de sensibiliser les habitants à l’importance des insectes et de leur conservation.

La Ville a également travaillé en étroite collaboration avec le département Zoologie de l’Université de Mons, notamment pour identifier les sites prioritaires où intégrer des plantes messicoles et indigènes dans nos espaces verts afin de favoriser les pollinisateurs sauvages. Nous soutenons également des structures telles que le Rucher, qui organise la formation d’apiculteurs via des cours théoriques et pratiques et dont l’objectif est de permettre à chacun de conduire de façon durable quelques colonies en bon artisan apiculteur, dans le respect des abeilles et de la nature. Nous sollicitons leur expertise dès que nécessaire.

De plus, pour protéger efficacement ces espèces, il est primordial de lutter contre les espèces invasives, notamment le frelon asiatique. Les apiculteurs sont particulièrement concernés par cette espèce envahissante. Le frelon asiatique cause des dommages considérables aux colonies d’abeilles mellifères qui peuvent s’affaiblir, s’effondrer et même disparaître. Dans cette optique, la Ville travaille en étroite collaboration avec le Service Public de Wallonie.

La gestion différenciée : recréer des réservoirs de biodiversité au cœur de nos villages

La gestion différenciée des espaces verts communaux est une nécessité écologique et économique face au changement climatique et au déclin de la biodiversité. Cette approche plus respectueuse du cadre de vie, consiste à adapter les pratiques de gestion selon l’idée qu’il faut « entretenir autant que nécessaire mais aussi peu de possible ». À Mons, elle s’est traduite par l’abandon total de l’utilisation de pesticides, par une diversification des zones végétales et par le choix d’espèces locales lors de plantations, afin de laisser plus de place à la biodiversité.

Fauchage tardif

Plutôt que de faucher régulièrement les bords de routes et espaces verts, certaines zones sont laissées en herbe plus longtemps sans que cela n’ait d’influence sur la sécurité routière. Cela permet aux plantes sauvages de fleurir et de produire des graines, offrant ainsi une source de nourriture pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux. De plus, cela crée un paysage plus naturel et esthétique. C’est également un gain de temps concret pour ses services communaux.

Ecopâturage

Il s’agit d’utiliser des animaux (en l’occurrence des moutons de type Sohay et des chèvres) pour entretenir certains espaces verts. Ainsi, des animaux ont été placés sur les sites de la cascade d’Hyon, du château d’Havré et à proximité du Centre des Congrès MICX. Les avantages sont nombreux par rapport à une tonte et une fauche classique : l’écopâturage permet de ne pas produire de déchets verts, de ne pas faire de bruit, d’améliorer le bilan carbone, de favoriser la biodiversité et d’éviter l’achat de matériel. Un intérêt économique et environnemental, mais aussi social puisque la présence des animaux est très appréciée des habitants.

Cimetières Nature

Dans les cimetières, une gestion plus respectueuse de l’environnement a été mise en place : plus aucune pulvérisation de pesticides, création de prés fleuris, d’allées enherbées, de massifs de vivaces… Les zones de sépulture sont alors des havres écologiques, où les tombes sont intégrées dans un environnement naturel, avec une végétation adaptée, des espaces nécessaires au développement d’espèces sauvages et des pratiques de gestion respectueuses de la biodiversité. Ces cimetières contribuent à la préservation des espaces naturels en milieu urbain, et offrent aux familles une alternative plus respectueuse de l’environnement, en devenant des lieux de recueillement permettant de recréer un contact entre l’homme et la nature. 4 cimetières de l’entité montoise ont ainsi reçu le label « cimetière nature » octroyé par la Région Wallonne : Mesvin, Mons, Maisières et Nouvelles.

BIOOSS : la BIOdiversité, une Offre de Service Social !

Ce micro-projet européen, développé avec un partenaire du Nord-Pas-de-Calais « Eden 62 » et le soutien du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), a proposé durant 18 mois un programme d’actions transfrontalières de sensibilisation sur les bienfaits de la nature en tant que vecteur de mieux-être physique, mental et psychologique. Ce projet se voulait participatif, en associant les citoyens et la biodiversité, en contribuant à la réduction de l’isolement, à l’amélioration du bien-être et à l’augmentation de la cohésion sociale.

Mené entre 2019 et 2021, ce projet comptait de nombreuses activités : 30 animations nature, 10 rencontres citoyennes et échanges avec des experts de l’environnement, 4 chantiers participatifs de valorisation de la nature, 1 concours photo qui a débouché sur une exposition, la rédaction d’un livret sur les bienfaits de la nature, une cartographie des espaces naturels montois, la création de panneaux didactiques… Sur base des compétences et des contacts acquis pendant le projet, les actions de sensibilisation se poursuivent avec des acteurs du projet, notamment l’Observatoire de la Santé du Hainaut.

La trame noire, pour rallumer les étoiles

Les trames verte (pour les milieux naturels et semi-naturels terrestres) et bleue (pour les milieux aquatiques et humides) sont des démarches visant à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges pour que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer et assurer ainsi leur cycle de vie. Toutefois, elles sont essentiellement envisagées pour les espèces diurnes. Mais qu’en est-il de la biodiversité nocturne ?

En effet, l’éclairage artificiel de nuit peut perturber la reproduction, l’alimentation ou encore la migration, les déplacements et la communication des espèces nocturnes. Il est donc impératif d’envisager la création d’une trame noire pour préserver l’ensemble des espaces nécessaires et les protéger de la lumière artificielle afin qu’elles puissent mener leur cycle de vie.

Dans cette optique, une analyse des points d’éclairage public potentiellement superflus a été menée, sur base de la cartographie fournie par le géoportail de la Région Wallonne. Un projet pilote a ainsi été mené dans le village de Spiennes, avec l’organisation d’une marche exploratoire nocturne afin de mener une réflexion de terrain quant à l’extinction potentielle de ces éclairages. 18 des 19 points lumineux identifiés au préalable comme potentiellement superflus ont ainsi été confirmés, et une période de test quant à leur extinction a pu être déterminée. Notre volonté est de reconduire ce type de projet dans les villages montois dit « verts », plus pertinents pour créer cette trame noire.

Créer des partenariats : ensemble, on va plus loin !

Tout au long de la mandature, Ecolo Mons a pris soin des partenaires travaillant à la biodiversité sur le territoire montois. Nous avons travaillé par exemple en étroite collaboration avec le monde universitaire et éducatif, en profitant des recherches dans ce domaine, en accueillant des étudiants, et en ouvrant les portes de nos domaines verts pour des recherches dans le domaines des pollinisateurs sauvages, des plantes indigènes, des vergers conservatoires…

La collaboration avec le Contrat Rivière Haine a été renforcée, permettant ainsi à la Ville de travailler à la préservation et l’amélioration de son maillage « bleu », en luttant contre les espèces invasives de nos cours d’eau, en mettant en place des projets de préservation de la faune et la flore liées au réseau aquatique de notre territoire.

Cette mandature a aussi vu les premiers pas pour la mise en place de l’adhésion de la Ville au Parc Naturel des Hauts Pays. Un parc naturel permet le développement d’un territoire rural dans la logique du développement durable qui concilie l’environnement, l’économie et le social. Les communes qui font partie du Parc Naturel décident des projets à mettre en œuvre pour protéger, gérer et développer durablement leur territoire au travers d’un plan de gestion. Les projets menés sont souvent innovants et offrent la possibilité d’expérimenter de nouveaux modes de gestion pour pouvoir, par la suite, étendre les démarches les plus intéressantes à l’ensemble du territoire wallon.

Enfin, bien d’autres acteurs – ASBL, associations, organismes de formation, écoles, clubs sportifs, associations de riverains… – ont toujours été partie prenante des projets, notamment au travers du PCDN.