L'énergie au cœur de nos actions

L’accès à l’énergie est une question économique, sociale et environnementale fondamentale et universelle. Comme partout ailleurs, notre Ville est confrontée à trois défis majeurs: la lutte contre le réchauffement climatique, l’accès équitable à l’énergie et la maîtrise de son coût. Pour mener à bien ce défi, la stratégie énergétique mise en œuvre par Ecolo-Mons depuis le début de la mandature en 2019 s’articule autour de 3 axes majeurs : la réduction des consommations, l’efficacité et la performance des bâtiments et le développement des énergies renouvelables.

En effet, « L’énergie la plus propre est celle que l’on ne consomme pas ». Cet adage a toujours été au cœur de notre politique énergétique. Nous pourrions résumer nos actions autour de ces mots : sobriété, efficacité, durabilité.

Les bâtiments communaux : la stratégie

En Wallonie, les logements, bâtiments publics et les espaces de bureau sont responsables d’un tiers des émissions de gaz à effets de serre. Au-delà des économies d’énergie, les rénovations des bâtiments publics ont une valeur d’exemple auprès des citoyens et des entreprises.

Pour réaliser cette transition énergétique des bâtiments communaux, une stratégie devait être mise en place afin de pouvoir prioriser les travaux à réaliser : audits énergétiques, cadastre et suivi des consommations. Ces actions ont permis de se fixer un point de départ en commençant par l’isolation, la rénovation des châssis, des toitures et des systèmes de chauffage, pour finir par l’installation de panneaux photovoltaïques et autres techniques d’énergies renouvelables.

Pour compléter l’amélioration des performances énergétiques de nos bâtiments, un plan de rationalisation de la consommation a été réalisé avec tous les services de l’administration pour définir de nouvelles pistes d’économies. Des écoteams ont été mises en place pour accompagner les agents communaux à une utilisation sobre et optimale des installations.

Enfin, les équipes techniques internes ont installé et contrôlent des capteurs qui enregistrent les données de nos compteurs de gaz et d’électricité, afin de pouvoir détecter les anomalies et de réagir plus rapidement en cas de consommations problématiques. Des capteurs dits « intelligents » ont également été installés sur les compteurs de certains bâtiments, afin de détecter les éventuelles fuites et y remédier au plus vite.

De la stratégie à la rénovation

La stratégie de rénovation mise en place a pu être concrétisée grâce à l’obtention de subsides tels que le Plan de Relance pour la Wallonie, la Politique Intégrée de la Ville en Wallonie, le Fond Social Européen, les UREBA et UREBA Exceptionnels, et aussi ceux de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les écoles. Un travail de préparation conséquent a été mené pour remettre des projets pertinents et efficaces permettant de décrocher la part maximale que la Ville pouvait obtenir. Grâce à ces subsides, d’ici la fin de la législature, un total de plus de 50 millions d’euros aura été consacré à l’indispensable transition énergétique.

Voici quelques exemples emblématiques des rénovations qui ont pu voir le jour lors de cette mandature.

La caserne Cabuy – les services techniques de la Ville

L’ancienne caserne militaire Cabuy, située à Ghlin, abrite aujourd’hui la plus grande partie des services de la Ville. Diagnostiquée comme la structure la plus énergivore du parc immobilier communal, il était prioritaire de la rénover en profondeur, et aussi d’en faire un exemple en termes de rénovation. Un projet de 11 millions d’euros rendu possible par des subsides obtenus notamment via la Politique intégrée de la Ville en Wallonie (PIVW), et l’« Ureba exceptionnel » de la Région Wallonne.

A l’étude depuis plusieurs mois, les travaux seront réalisés durant cette année 2024. Ils viseront l’isolation des bâtiments avec des matériaux biosourcés, mais surtout l’efficacité et le caractère durable des systèmes de chauffage. Le site étant actuellement équipé de 5 chaudières à mazout, la volonté d’Ecolo Mons était d’innover avec l’installation d’une chaudière biomasse à plaquettes de bois alimentant un réseau de chaleur. La nouvelle serre qui sera bientôt construite pourra bénéficier de ces installations, remplaçant ainsi des infrastructures très énergivores situées avenue de la Libération. Cette rénovation sera complétée par une installation, encore à l’étude, de panneaux photovoltaïques pour une production estimée de 430.000 kWh par an permettant ainsi de réduire de 73 % les émissions de gaz à effet de serre du site.

Dans la perspective de rendre les ateliers plus autonomes encore en énergie, la mise en place d’une plateforme bois énergie est également prévue. Financé par des budgets obtenus dans le cadre de l’appel à projet Déchets-ressources, ce projet vise à construire l’infrastructure et à acquérir le savoir-faire pour transformer nos déchets de bois en combustible sous forme de plaquettes de bois. Les intérêts sont multiples:

  • intégrer les déchets de bois de construction dans une filière circulaire ;
  • identifier les déchets ressources ;
  • créer une dynamique par la mise en place de filières agro-forestières énergétiques ;
  • augmenter la production de biomasse sur le territoire communal (terrains marginaux) ;
  • valoriser le bois local ;
  • valoriser des ressources de déchets de bois brut en bois énergie afin de se substituer à l’utilisation de combustibles fossiles ;
  • privilégier un approvisionnement en circuits courts.

Les Ateliers Pierart de Cuesmes, qui abritent une partie des services techniques de la ville, feront aussi l’objet d’importants travaux d’isolation énergétique, de chauffage et de relamping (modernisation de l’éclairage). Après ces travaux, des panneaux photovoltaïques seront également posés pour une production annuelle estimée de 138.500 kWh. L’ensemble de ces interventions permettra une diminution de 76 % des émissions de gaz à effet de serre. Cette rénovation d’un budget de près de 4 millions d’euros est également rendue possible grâce aux très importants subsides PIVW.

L’Hôtel de Ville

Ce sont les subsides issus de la programmation Wallonie-2020.EU (FEDER 2014-2020) cette fois, qui permettent les travaux d’isolation conséquents réalisés sur le bâtiment historique de l’Hôtel de Ville, ainsi que sur le bâtiment dit Toison d’Or et l’ancienne chapelle Saint-Georges. Ces travaux constituent un défi de taille, puisqu’ils doivent respecter ce patrimoine classé : rénovation des toitures, isolation des greniers, restauration des menuiseries (remplacement des châssis, des portes, des panneaux au sol qui mènent vers les caves) et rénovation des chaufferies. Ce sont en tout 6 millions d’euros de travaux investis subsidiés à 90 % par la programmation FEDER.

En parallèle, vu notamment la difficulté d’atteindre de hauts standards d’isolation pour ces bâtiments du Moyen-Âge mais également dans un souci de qualité d’accueil du public, des réflexions ont lieu quant à l’occupation des bâtiments communaux. Dans cet esprit, l’objectif est de créer une cité administrative qui permettra de centraliser les services de l’administration et d’optimaliser les ressources.

Les écoles

Près de la moitié des écoles communales de Mons (19 sur 32) font ou feront prochainement l’objet d’importants travaux d’économie d’énergie. Ces travaux comprennent la rénovation des toitures, l’installation de nouveaux châssis, le remplacement de chaudières et de régulateurs, ainsi que le relamping. Lors de cette mandature, la Ville a investi près de 6,5 millions d’euros dans ces travaux énergétiques, pour lesquels elle a reçu des subventions de la Région Wallonne (PPT, Ureba…).

Pour certaines écoles, au vu de la vétusté des bâtiments et de leur configuration, il a été jugé préférable de construire de nouvelles infrastructures plutôt que de se lancer dans des rénovations. Les écoles du Bois de Mons et Barigand à Ghlin seront ainsi reconstruites selon des standards passifs. Outre une isolation très performante, ces bâtiments seront équipés d’un système de ventilation, de pompes à chaleur air-air, d’éclairage LED, de panneaux photovoltaïques et d’un système de récupération des eaux de pluies.

En collaboration avec la Province, le nouveau Pôle scolaire des Grands Prés sera construit selon les meilleurs standards actuels, permettant d’accueillir les enfants dans des conditions optimales.

Les infrastructures sportives et culturelles

La piscine de Cuesmes a fait l’objet d’une rénovation en profondeur, grâce au « Plan Piscines » et à la stratégie « Europe 2020 » visant la réduction de l’empreinte carbone et l’amélioration de l’isolation, l’accessibilité aux PMR, le développement d’aménagements favorisant l’apprentissage de la natation et la pratique sportive mais aussi la réduction de l’utilisation du chlore. Au niveau énergétique, soulignons l’isolation des murs avec une finition crépis sur isolant, le placement d’éclairage LED, la mise en place d’une cogénération, la ventilation avec récupérateur de chaleur et la régulation avec système de comptabilité énergétique.

Les subsides du plan de relance visant la rénovation énergétique des infrastructures sportives ont également permis de s’attaquer à deux autres bâtiments prioritaires : les halls omnisports d’Havré et de Cuesmes. Les travaux prévus permettront d’engranger des économies d’énergie à hauteur de 70% pour l’électricité et de 40% pour le gaz. Ces interventions, à la fois rentables pour les finances de la Ville et bénéfiques pour l’environnement, permettront une diminution de 45% des émissions de CO2.

Le plan de Relance, dans son volet infrastructure culturelle, permet également la rénovation de La Maison Folie sur son site des Arbalestriers. Ces travaux, qui seront réalisés dans les années à venir, permettront l’isolation des toitures et des murs, le renouvellement des menuiseries extérieures, le remplacement des éclairages par des LED, l’installation de 150 panneaux photovoltaïques produisant plus de 25% de la consommation du site et l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques.

L’énergie renouvelable sur les bâtiments publics

A l’issue des travaux d’isolation et en parallèle d’un travail sur la sobriété dans l’usage des bâtiments, de gros investissements ont été réalisés pour la production d’énergies renouvelables, grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques. Ces installations ont été réalisées sur tous les bâtiments et écoles où les travaux d’isolation de toiture étaient terminés : le bâtiment Buisseret, abritant le service Population / Etat Civil, les Ateliers Piérard à Cuesmes, et 11 écoles.

En 2023, le développement du photovoltaïque s’est accéléré, avec pas moins de 11 nouveaux projets d’installation : 5 salles Calva (Ghlin, Flénu, Havré, Saint-Symphorien et Maisières), 5 écoles supplémentaires (à Flénu, Harmignies, Havré-Ghislage, Nouvelles et Saint-Denis), et le Mons Memorial Museum. Fin 2023, un total de 16 écoles sont donc équipées en photovoltaïque, ce qui représente la moitié des implantations scolaires de l’entité ! Ces équipements représenteront une production annuelle moyenne de 205.743 kWh, qui s’ajoutera à celle de l’ensemble du parc photovoltaïque déjà installé, soit une production totale moyenne estimée à près de 500.000 kWh/an.

Les bâtiments résidentiels

Si notre principal levier d’action reste la rénovation des bâtiments communaux, l’un des secteurs clé pour atteindre l’objectif de la diminution des émissions de gaz à effet serre est le logement privé qui représente 50 % des émissions sur le territoire montois. Au-delà d’un objectif de diminution des émissions de gaz à effets de serre, la crise énergétique survenue ces dernières années a plus que jamais mis en avant les difficultés vécues par les citoyens. La lutte contre la précarité énergétique est donc une priorité pour Ecolo Mons : cette précarité a bien sûr un coût économique, mais surtout des conséquences lourdes en termes de santé et de bien-être.

À travers les actions listées ci-dessous, notre volonté est d’agir sur ce double objectif : lutte contre la précarité énergétique et rénovation du bâti résidentiel montois.

Les guichets

Le guichet de l’énergie a pour mission d’accueillir et de guider le citoyen dans les domaines touchant à l’énergie au sein de son habitat, tout comme le tuteur énergie du CPAS. Ensemble, ils permettent aux citoyens, locataires ou propriétaires de recevoir des conseils de première ligne personnalisés sur tous les aspects de l’énergie, pour atteindre une consommation plus efficace, pour moins cher. Ces guichets proposent également des informations claires sur la réglementation et sur les aides en matière d’énergie en vigueur en Wallonie.

Prime audit au logement

Outre le service proposé par le tuteur en énergie du CPAS et le guichet de l’énergie, Ecolo Mons a voulu aller plus loin dans l’aide financière accordée aux ménages dans la rénovation de leur habitation, par la mise en place d’une Prime Audit Logement. Grâce à cette prime complémentaire à celle octroyée par la Région Wallonne, les ménages peuvent réaliser, à moindre coût, un audit énergétique – indispensable aujourd’hui dans la rénovation d’un bien – pour cibler les travaux d’économie d’énergie possibles (chauffage, isolation…) et avoir ainsi accès aux différentes primes offertes par la Région Wallonne. 472 dossiers ont été traités à Mons au 1er octobre 2023, cela représente un budget pour la Ville de 127 392,70 euros.

Plateforme énergie

La crise énergétique sans précédent que nous avons vécue lors de cette mandature a poussé bon nombre de propriétaires à réfléchir à la rénovation énergétique de leur logement. Malgré l’existence de services en ligne, des guichets de l’énergie et des primes audits énergétiques, le citoyen a encore des difficultés à prioriser ses travaux et à trouver un entrepreneur fiable et disponible. Soutenir et booster la réalisation de ces travaux économiseurs d’énergie est une véritable priorité tant pour l’aide aux citoyens en cette période difficile que pour le climat.

Ecolo Mons a donc voulu mettre en place une « plateforme énergie » à destination des propriétaires montois. L’opérateur désigné par le marché public est chargé, à la demande du citoyen intéressé, d’assurer un accompagnement complet, à domicile, du projet de rénovation énergétique. Il s’agit d’apporter un soutien technique (rapport d’audit, conseil énergétique…) et administratif (aide au financement, primes, prêt à taux 0%…), mais également d’accompagner la recherche d’entrepreneurs et l’analyse des devis par un suivi du dossier jusqu’à sa clôture. Le projet vise la rénovation de 240 habitations privées à Mons afin d’améliorer la qualité de vie des habitants et réduire l’impact environnemental de la ville.

Plan lumière

Depuis 2019, la Ville remplace progressivement l’ensemble de son éclairage public (soit un total de 14.500 points lumineux) par du LED, plus écologique, plus économique et plus performant. Étalé sur une période de 10 ans, ce plan Lumière permettra, à son terme en 2029, une économie estimée de 70 % de la consommation énergétique.

Outre l’aspect énergétique et financier, travailler sur l’éclairage permet également d’offrir une lumière plus naturelle et confortable aux riverains, d’accroître la sécurité des usagers, d’optimiser la convivialité des lieux et de mettre en valeur l’espace public et son patrimoine. Sachant qu’un éclairage public trop abondant peut nuire à l’écosystème et à la biodiversité, et qu’un éclairage intempestif peut perturber le sommeil, l’objectif de ce plan n’est donc plus seulement d’éclairer mais d’éclairer à bon escient.

Outre la technologie LED, ces éclairages sont équipés d’un dispositif de dimmage, permettant de faire varier l’intensité lumineuse. Il permet de diminuer la puissance de 50 % entre 22h et 6h du matin, permettant une économie d’énergie supplémentaire (excepté dans les hypercentres urbains).

Afin d’offrir une lumière plus naturelle pour le confort des riverains et de réduire l’impact sur la biodiversité, la température de couleur retenue pour ces nouveaux éclairages est de 3000 Kelvin et les lampadaires sont orientés vers le bas.

Les bâtiments patrimoniaux ont eux aussi fait l’objet d’une attention particulière, afin de favoriser leur mise en valeur juste et adaptée, sans excès de lumière, avec l’utilisation du LED et d’un dimmage de 22h à 5h.