La mobilité se transforme

Partager l’espace public de façon équitable, se déplacer en toute sécurité et confortablement, que ce soit à pied, à vélo, en chaise roulante… respirer un air plus sain près de nos écoles, vivre dans des quartiers apaisés, profiter d’une large offre de transports en commun à prix démocratique c’est ce à quoi chacun doit avoir droit. La mobilité est un enjeu économique et écologique, c’est un domaine où nous devons agir pour réduire nos émissions de CO2 et garder une terre habitable.

Un Plan Communal de Mobilité réactualisé

Le Plan Communal de Mobilité (PCM) de Mons avait 20 ans. Une telle étude peut rester pertinente pendant une dizaine d’années : au-delà, ses constats et ses recommandations deviennent obsolètes. C’est pourquoi nous l’avons actualisé et nous avons développé une stratégie à l’horizon 2030 axé sur plusieurs axes.

Chaque mesure de ce nouveau plan a été prise en appliquant le principe STOP, qui a pour ambition que chacun puisse occuper un espace dédié sur les voiries, en contribuant également à réduire la pollution sonore et atmosphérique dans nos villages, à les désengorger d’un trafic routier qu’ils ne peuvent absorber et à sécuriser les déplacements des usagers actifs.

Reconnu par les trois régions du pays, le principe STOP est une hiérarchisation des différents modes de transport qui les favorise dans cet ordre : d’abord la marche à pied, puis les vélos et la micromobilité active, les transports publics, les transports privés collectifs (taxis, voitures partagées, covoiturage) et enfin, les transports privés individuels. Le principe STOP doit servir de fondement à toutes les politiques mises en place en matière de mobilité en Wallonie et à Mons.

Les priorités du PCM sont déclinées en onze mesures à haut impact qui reposent sur la volonté de permettre à chacun de se déplacer de façon fiable, confortable et sûre. Pour atteindre cet objectif, il faut travailler sur trois fronts :

  • La congestion, essentiellement en période scolaire et aux horaires de pointe ;
  • Le transfert modal, c’est-à-dire le passage à des modes de transport plus adaptés à la longueur de nos déplacements et moins émetteurs de gaz à effet de serre ;
  • Le respect de la vision FAST 2030 de la Région wallonne. La Vision FAST 2030 consiste à faire augmenter significativement la part modale des modes de déplacement actifs – vélo et marche à pied – des transports en commun et du covoiturage pour réduire la part de la voiture individuelle.

Ces ambitions sont très fortes, à la hauteur des enjeux d’une mobilité durable. Ils valent pour toute la Wallonie.

Plus de place pour les piétons et les PMR

Mons avait grandement besoin d’investissements pour rénover les trottoirs et permettre à chacun de se déplacer de manière sûre et confortable. Depuis le début de la législature, plusieurs millions ont été investis pour refaire les trottoirs et les sécuriser.

De plus, depuis 2019, 300 000 € sont investis chaque année dans une enveloppe « petits travaux » à destination des personnes en situation de handicap. Ce montant permet d’intervenir rapidement pour réaliser un adouci de bordure par exemple, ou pour déplacer un passage pour piétons compliqué pour une personne malvoyante ou un chaisard.

Pour une personne à mobilité réduite, la question du stationnement est primordiale, que ce soit en ville ou devant chez elle. Des places de stationnement réservées sont créées en concertation avec leurs destinataires. En 2024 notamment, de nouvelles places seront créées en centre-ville. Par ailleurs, des emplacements PMR sont prévus lors d’événements, pour permettre à tout le monde de participer à la vie de la cité. Toutes ces thématiques sont discutées lors des conseils consultatifs ad hoc : la mobilité des PMR est par exemple abordée lors du conseil consultatif pour personnes à besoins spécifiques.

Un Conseil Consultatif des Piétons a vu le jour afin de cibler les problèmes et trouver des solutions pour les piétons, que ce soit comme moyen de déplacement principal ou comme promeneur. On y aborde des questions de propreté, d’accessibilité et de sécurité. En concertation avec l’ASBL Tous à pied, des marches exploratoires ont été organisées afin de sécuriser les déplacements à pied.

Enfin, certains chemins comme le Chemin de Bethléem ou la rue de Maisières ont été fermés à la circulation automobile. Soit parce qu’ils n’étaient pas adaptés aux véhicules et que les voitures représentaient un danger pour les usagers actifs, soit parce que ces voiries servaient de raccourcis pour éviter des artères aux heures de pointe, troublant ainsi la quiétude du voisinage.

Le vélo se fait une place

À Mons, nous investissons pour permettre aux citoyens qui souhaitent se déplacer à vélo de le faire en toute sécurité. C’est près de 20 euros par habitant et par an (Région et ville confondues) qui ont été investis pour favoriser le vélo, que ce soit dans des infrastructures, la promotion ou la formation.

Infrastructures

Environ quinze kilomètres de pistes cyclables ont vu le jour en cinq ans, majoritairement en site propre. Quelques exemples :

  • Rive droite du Canal du Centre et Avenue de la Sapinette (piste cyclable bidirectionnelle sécurisée). Elle permet de relier le centre-ville au pôle de loisirs du Grand Large ;
  • Chemin des Moutons (piste cyclable bidirectionnelle) ;
  • Avenue du Tir (piste cyclo-piétonne bidirectionnelle) ;
  • Avenue Baudouin de Constantinople (deux pistes de part et d’autre de l’avenue) ;
    Rue des Maraîchers et Voie Vilaine (piste cyclopiétonne), la rue Vilaine devenant une rue cyclable ;
    Création d’une piste cyclable entre Mons et Ghlin dans le cadre de la réfection de la N50 ;
  • Prolongement du Ravel jusqu’à Spiennes ;
  • Piste cyclable entre la gare et le carrefour de l’avenue Victor Maistriau permettant de rejoindre les écoles, les hautes écoles et le campus de l’Université de Mons.

Stationnement

  • Depuis 2019, près de 150 arceaux vélos ont été ajoutés sur toute l’entité pour desservir les pôles d’intérêts (scolaires, communaux, commerciaux, culturels, …) ;
  • Dans les parkings Grand-Place et de la Halle, des emplacements sécurisés sont à disposition au tarif de 5 euros par mois pour un accès 7j/7 et 24h/24 au parking ;
  • 16 boxes vélos ont été déployés pour les riverains ou étudiants résidant à Mons. Ces abris sécurisés, accessibles via un abonnement (5 euros par mois), permettent aux cyclistes qui utilisent fréquemment le vélo de pouvoir le stationner en toute sécurité à proximité de leur domicile.

Règlementation

  • Une partie de l’intra-muros de Mons a été transformée en zone de rencontre (zone 20 km/h). Seules quelques rues de plus grand gabarit sont maintenues en zone 30 km/h ;
  • Des rues cyclables ont été instaurées lorsqu’aucune solution en termes d’aménagement n’était possible en faveur des cyclistes. Les voiries suivantes sont concernées : rue du Chemin de Fer, Avenue du Pont Rouge et Avenue des Guérites ;
  • Une brigade de police à vélo composée d’une trentaine de policiers a été créée ;
  • La signalisation adéquate pour les impasses débouchantes (panneau F45b) a été installée, tout comme les sens uniques limités dans l’ensemble du centre-ville.

Promotion

  • Depuis 2020, la Ville octroie une prime à l’achat d’un vélo, qui peut représenter un investissement financier important pour certaines familles. Cette prime concerne les vélos classiques, pliables, cargo et à assistance électrique, mais aussi les gyroroues et les trottinettes électriques ;
  • Une prime communale « cadenas » permet de sécuriser convenablement son vélo ;
  • Une section interactive dédiée à la mobilité est disponible sur le site la Ville, avec notamment l’emplacement des boxes et des arceaux vélos, une carte interactive du réseau cyclable montois… ;
  • Le réseau Vhello, le réseau Points Nœuds en Cœur du Hainaut, est développé par la Province en collaboration avec les villes du territoire ;
  • Avec la collaboration de Pro Velo, la Ville de Mons propose depuis l’été 2018 « #Si t’es vélo » : 100 vélos en location pour une durée de 3, 6 ou 12 mois. D’abord uniquement des vélos classiques, 25 vélos à assistance électrique ont été ajoutés à la flotte en 2019 et un vélo XXL est disponible depuis 2023. En 2024, un vélo cargo à assistance électrique viendra encore renforcer cette offre ;
  • Le Hub, un espace dédié à la pratique du vélo comme mode de déplacement occasionnel ou quotidien, a été inauguré par l’asbl Pro Velo, partenaire de longue date de la Ville. Ce lieu situé rue des Capucins, entre la gare et l’hypercentre, est un véritable espace multiple, partagé par de nombreux partenaires : le Gracq, Tous à Vélo, le Bike Repair Social Club, etc. ;
  • Depuis 2021, la Ville a développé un réseau de « relais rustines », avec fourniture de kits de réparation vélo dans des pôles répartis sur le territoire : commerces, musées… Le réseau s’étend progressivement.

Formation

Grâce à un budget de 25 000 euros par an, Pro Velo mène depuis 2018 les actions suivantes :

  • « Le Brevet du Cycliste » dans les écoles primaires ;
  • « Les mercredis du vélo » : club cycliste en herbe, Brevet en extrascolaire, etc. ;
  • Formation d’accompagnateurs vélo (budget wallon, en 2018) ;
  • « Via Vélo » : Mise en selle d’adultes (projet développé avec l’asbl Monsport) ;
  • « Roues Libres » : journée d’initiation proposée aux écoles ;
  • « Si t’es vélo » : formations gratuites pour les cyclistes pour apprendre à se déplacer à vélo en toute sécurité dans la circulation ;
  • « Vélo Solidaire » : formation d’un public plus précarisé et d’un public féminin.

Volet participatif

  • Le Conseil Consultatif du Vélo : en 2019, la commission vélo a évolué sous la forme d’un conseil consultatif du vélo composé de citoyens, de représentants d’associations, d’institutions et des services communaux, de conseillers communaux… Ce conseil débat des enjeux communaux afin de fournir aux autorités communales des avis et suggestions d’actions relatifs à la politique cyclable.
  • Tous à Vélo : Tous à Vélo est un collectif de citoyens visant à encourager une mobilité active et conviviale à Mons. Il s’adresse à tout public vivant ou travaillant dans la région. Les membres du collectif ont réalisé des cartes d’itinéraires suivant la logique d’un plan de métro, appelé « Vétro ». Ont vu le jour le « Ghlin Express », pour proposer une alternative de déplacement durant le chantier de réhabilitation de la N50, mais aussi le « Nimy Express » et le « Hyon Express ».
  • Tous à Vélo développe également un réseau de coaches, appelés les Maillons Jaunes. Ces coaches, tout comme les personnes qu’ils accompagnent, peuvent bénéficier d’une formation dispensée par Pro Velo.

Des quartiers apaisés, des écoles accessibles en sécurité

La vitesse excessive ou le non-respect des zones de circulation locale font partie des incivilités qui perturbent le plus souvent la quiétude des Montois. Le sentiment de sécurité et de tranquillité est cher à la population et c’est tout à fait normal : nous préférons vivre dans des quartiers apaisés, où la vitesse est réduite et où nous ne craignons pas de circuler avec nos enfants. La saturation automobile aux heures de pointe incite certains automobilistes, parfois poussés par les recommandations d’applications telles que Waze ou Google Maps, à contourner les voiries de transit et à s’engouffrer dans les quartiers résidentiels, même si ce n’est que pour gagner quelques minutes sur leur parcours. Ces voiries ne sont pourtant pas prévues pour un transit d’envergure.

À Mons, le Chemin de la Procession est un exemple concret de cette problématique. Cet axe stratégique (présence d’écoles, proximité de commerces et de la Chaussée du Roeulx, club de football…) a besoin d’un transit apaisé mais aussi d’une réfection complète de façade à façade. Un budget a donc été débloqué pour qu’un bureau d’études propose un avant-projet, en concertation avec les riverains consultés lors d’ateliers participatifs.

Le « Plan Radar » comprend vingt dispositifs installés sur des axes importants afin de réguler la vitesse. Une attention particulière a été accordée aux voiries comptant une piste cyclable, afin de renforcer la sécurité des cyclistes.

La Ville de Mons a également lancé, en partenariat avec Pro Vélo, le projet « L’école compte ». Ce projet a pour objectif de placer des « Telraam », des boitiers analyseurs de trafic pour permettre de calculer le nombre et le type de véhicules qui passent dans une rue à toute heure du jour et de la nuit, ainsi que leur vitesse. Ces données servent ensuite de base de réflexion lors de travaux menés sur le transit.

La zone de rencontre

De par sa taille réduite et ses nombreux atouts patrimoniaux et touristiques, le centre-ville de Mons se prête tout particulièrement aux déplacements actifs. Une zone de rencontre a donc été instaurée dans l’hyper-centre (hormis – pour le moment – les rues de Bertaimont, des Capucins et le bas de la rue de Nimy, en attente d’aménagements de sécurisation). La zone de rencontre est accessible à tous, y compris aux voitures, mais le principe STOP est appliqué sur toute la largeur de la voirie – les piétons sont prioritaires – et la vitesse maximale autorisée est de 20 km/h.

Des silhouettes et des panneaux ont été installés aux entrées de la zone de rencontre afin d’attirer l’attention des automobilistes. Les voiries refaites au sein de la zone tiennent compte de cette mesure : suppression des passages pour piétons, remplacés par d’autres marquages au sol aux abords des écoles, aménagement de plain-pied de la rue et des trottoirs et plateaux ralentisseurs aux entrées de zone. Des aménagements spécifiques seront intégrés lors des futures réfections de voiries de l’hyper-centre afin d’en améliorer la sécurité.

Les transports en commun

Depuis le début de la mandature, des contacts étroits ont été entretenus avec les TEC et avec le ministre wallon en charge de la mobilité afin d’étoffer l’offre de déplacement, tant au niveau des itinéraires que des horaires proposés.

  • Les lignes express : il s’agit de bus desservant uniquement quelques points d’arrêt, sur de longues distances, et qui circulent en début de matinée et fin de journée. Les lignes express ciblent prioritairement les travailleurs. Les lignes Binche-Mons et Mons-Beaumont ont ainsi vu le jour et présentent une alternative économique et rapide pour les déplacements domicile-travail ;
  • Busway : comparable à un tram sur roues, ce bus à haut niveau de service (BHNS) reliera Mons au Borinage avec des bus toutes les 5 à 10 minutes en heures de pointe. D’ici 2026, il permettra de décongestionner la N51 qui absorbe 30 % du trafic vers et depuis Mons. Cet axe fera l’objet d’aménagements concertés avec les riverains, qu’il s’agisse des habitants, des écoles ou des entreprises. Des poches de stationnement seront également créées pour que riverains et commerçants disposent toujours de places de parking à proximité de chez eux. Enfin, des sites propres seront aménagés et le busway sera prioritaire sur certaines voies.
  • Les sites propres bus : à l’avenue des Bassins et sur la N50, à la Chaussée de Ghlin et au carrefour du Grand Large, ils permettent que le bus ne soit pas captif du trafic automobile. L’Avenue Reine Astrid, l’Avenue de l’Université, la Chaussée de Binche et la N51 en seront prochainement dotées.
  • La Ducasse : lors du Doudou, l’offre de bus augmente de façon conséquente afin de permettre à un maximum de Montois des villages de l’entité de rejoindre et de quitter Mons en toute sérénité : le nombre de bus et les horaires sont étendus pour les fêtards.

Les véhicules partagés

Le recours à la voiture est parfois nécessaire, mais faut-il pour autant en être propriétaire ? Vu le coût et la pollution que génère une voiture individuelle, la voiture partagée présente une solution raisonnée qui doit pouvoir être proposée à chaque Montois. L’opérateur de véhicules partagés Cambio est installé à Mons depuis quelques années et trois nouvelles stations ont vu le jour sous cette législature. Trois nouvelles stations doivent encore voir le jour en 2024. Au total, ce ne seront pas moins de 12 voitures partagées qui auront été ajoutées sur le territoire de la Ville de Mons. Rappelons qu’une voiture partagée peut remplacer entre 6 et 15 voitures individuelles.

Une nouvelle charte a également été adoptée en septembre 2023, afin de permettre à d’autres opérateurs de s’installer sur le territoire de la commune et d’étoffer l’offre pour répondre à une demande toujours plus croissante de la part des citoyens.

Anticiper l’essor des véhicules électriques

Dès 2026, toutes les nouvelles voitures de société devront être électrifiées, et d’ici 2035, cette obligation s’étendra à l’ensemble des véhicules pour particuliers. Dans une perspective d’anticipation, les régions et les communes doivent s’aligner sur cette vision. Ainsi, la Ville de Mons ambitionne de déployer plus d’une centaine de points de recharge publics au cours des deux prochaines années, avec un tiers de ceux-ci prévus d’ici 2024.

Ces points de recharge seront installés sur l’ensemble du territoire de la commune, que ce soit les places des villages ou le centre-ville. En effet, il est essentiel de rendre la recharge des véhicules électriques accessible à tous et non uniquement à ceux dont le garage ou l’allée permet d’installer une borne de recharge privée.

Exemplarité de la commune

L’Administration communale est l’un des plus grands employeurs à Mons. Dans un principe d’exemplarité, la Ville de Mons a mis en place diverses mesures pour les agents. Citons par exemple, le remboursement intégral des frais de déplacement en transports en commun et une adaptation du règlement de travail permettant le télétravail, ce qui offre plus de flexibilité et atténue les pics d’affluence. La Commune élabore également un Plan de Déplacement d’Administration afin d’optimiser les déplacements de ses agents et de proposer une alternative à la voiture individuelle.

Pour promouvoir l’usage du vélo par les agents communaux, citons l’octroi d’une indemnité kilométrique pour les déplacements à vélo, la mise à disposition d’une flotte de vélos à assistance électrique pour les déplacements professionnels, les emplacements vélos gratuits pour les agents communaux dans le parking de la Grand-Place, ou la présence d’un box vélo pour les agents du site de la rue Buisseret.