Ce mardi 3 juillet, un cycliste montois est décédé route d’Obourg alors qu’il se rendait vers son lieu de travail.
Si le temps est encore au recueillement, je ne peux pas m’empêcher aujourd’hui de vous interpeller pour vous demander ce que vous avez mis en place pour éviter cela.
Tout au long de cette mandature, je n’ai cessé de vous interpeller pour vous signaler les nombreux points noirs sur les itinéraires des cyclistes montois. Ces points noirs où les cyclistes sont quotidiennement en danger exigent des investissements et des travaux urgents. Dans le respect des intentions prises pour la rédaction du plan communal de mobilité, il s’agit d’investir en priorité pour la sécurité des piétons, des cyclistes, des usagers des transports en commun et puis seulement des automobilistes. Si la sécurité de tous est indispensable, pourquoi investir plus de 10 millions dans des parkings voiture dont la nécessité est loin d’être prouvée ? Les voitures à l’arrêt ne représentent pas de danger !!!
Concernant le sécurité des piétons et cyclistes d’Obourg, pouvez vous nous expliquer pourquoi aucun aménagement n’a été prévu pour désenclaver le village, sécuriser les grands axes et le connecter soit au Ravel, soit à la route d’Obourg ?
La Route industrielle RN552 est à hauteur d’Obourg, une 2X2 bande utilisée comme une autoroute. Aucun trottoir n’y est prévu, aucune piste cyclable. Pour les habitants d’Obourg et ceux de la cité du Congo, l’insécurité d’accès en mode doux est un vrai scandale que cet accident tragique nous rappelle cruellement.
Sachant que cette route commence par une 2×1 bandes au niveau des wartons pour se dédoubler après l’accès à la cimenterie, et ce, jusqu’à la jonction avec la E19 pour redevenir une voirie locale à l’entrée de Ville sur haine, la suppression de 2 bandes n’aurait qu’un impact minime sur le trafic (hors période de travaux sur l’E19). Dans ces conditions, pouvez vous nous expliquer pourquoi la mise à 2 X 1 bandes n’a pas été envisagée lors des travaux réalisés en 2017 (travaux qui encourage les automobilistes à rouler encore plus vite) ?
Lors de l’appel à candidature lancé par le ministre de la mobilité pour établir des connexions vers les Ravel, pourquoi ne pas avoir défendu la construction d’une rampe d’accès au Ravel depuis la passerelle reliant le village d’Obourg à la gare d’Obourg, quitte à demander une enveloppe budgétaire complémentaire ?
Vu l’urgence, ressentie aujourd’hui encore plus cruellement, nous demandons avec force :
• Que les services “voiries” de la ville en concertation avec le service “mobilité” et les service du SPW ainsi que les services de police rédigent en urgence une liste de tous les points noirs où des vitesses excessives sont relevées et ou il y a un manque cruel d’infrastructures pour les modes doux
• de proposer des aménagements sécurisants (suppression bande de circulation automobile, aménagement piste cyclable séparée, mise en place passage pour piéton, sécurisation passages pour piéton, système de ralentisseurs, zone 30,…)
• De concerter la commission vélo pour valider et prioriser la liste des aménagements
• De prévoir un amendement budgétaire pour financer ces aménagements
• D’interpeller le SPW et le ministre de la mobilité quant à sa responsabilité par rapport aux usagers faibles sur le territoire montois ?
Veuillez agréer, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames, Messieurs, mes meilleures salutations.
Catherine Marneffe
Je suis fort choquée par la réponse de la ville à mon interpellation notamment par rapport au rejet de responsabilité par rapport à la région, par rapport aux annonces de travaux imminents et surtout par l’absence de volonté de prendre des mesures d’urgence ainsi que par celle faite via communiqué de presse.
Dans ses nombreuses déclarations, la ville précise que la route industrielle à Obourg a fait l’objet de nombreuses demandes de la Ville de Mons auprès de la Région wallonne et qu’un projet d’aménagement avec sécurisation pour les piétons et cyclistes est prévu entre la Route d’Obourg et la R5. « Ce projet d’aménagement est considéré comme prioritaire par les responsables du Ministère wallon. Les travaux devraient débuter au plus vite. »
Ces déclarations sont en contradictions avec les affirmations du Directeur des routes de Mons, M. Yves Fobelets qui précise via voie de presse que ces travaux ne sont pas prévus dans la programmation 2019-2024 et qu’ils nécessitent une étude approfondie qui n’a pas encore été réalisée.
Ces déclarations contredisent également les réponses par le ministre Carlo Di Antonio au député Matthieu Dale qui le questionnait en mai dernier à notre demande sur la mobilité douce à Mons. Une des questions était : « Le ministre compte-il faire des aménagements entre la gare d’Obourg, le village d’Obourg et le Ravel ? ». La réponse était que ce serait opportun mais que la faisabilité technique et l’estimation des coûts n’a jamais été étudiées jusqu’ici »
Aucun dossier n’a jamais non plus été présenté ni au conseil communal, ni à la commission vélo.
Le deuxième élément interpellant est que la ville reconnait le le caractère dangereux de cette route mais rejette la responsabilité sur la Région Wallonne.
Dois-je vous rappeler ?
Or d’après l’article 135 par. 2 de la nouvelle loi communale, le bourgmestrela ville a un devoir de police sur l’ensemble des voiries de son territoire. La Cour d’appel de Bruxelles a précisé dans son arrêt du 24 septembre 2002 la portée de ce devoir, notamment l’obligation pour les communes d’assurer la sécurité de la circulation sur les toutes voiries publiques (communales, provinciales et régionales). Cette obligation les oblige à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir les accidents et sécuriser la circulation lorsque la sécurité des usagers est mise en cause à la suite d’un quelconque incident “. Et ils ne manquent pas sur cette route !!!
La commune doit prendre toutes mesures immédiates et adéquates afin de rétablir la
sécurité en attendant que les services compétents interviennent pour remédier à la
situation. Si la commune ne le fait pas, elle risque de voir sa responsabilité engagée sur
base de l’article 135, par. 2, de la nouvelle loi communale.
La responsabilité de la ville de Mons pourrait donc être engagée et on peut sérieusement se demander s’il y a défaut de prévoyance dans le chef du collège, dans son devoir de police.
Ce n’est pas notre rôle ici d’en juger, néanmoins il s’agit maintenant de mettre en place les mesures de neutralisation du danger.
Nous attendions du collège du collège :
des mesures d’urgence sur la route industrielle à Obourg mais également sur l’ensemble des endroits signalés comme dangereux, notamment le Pont de Ghlin, l’avenue de Jemappes, la rue grande à Maisières ou encore la route d’Ath où il n’y a pas de passage pour piéton à hauteur des arrêts de bus
des investissements pour de nouveau aménagements sur la Grande Voirie, au Grand Large, Avenue Maistriau, rue des viaducs…
l’intégration d’un volet vélo dans les travaux programmés, notamment Rue d’Asquillies, rue Emiles Vandervelde, rue du Mouligneau
Jusqu’à présent, aucune réaction ne semble cependant aller dans ce sens.Ils semblaient cependant d’accord avec notre conclusion : « Les cyclistes ne doivent plus jamais être victimes du manque d’aménagement »