Sécurité à Mons: les propositions d'Ecolo

Publié le 10 juillet 2017
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1. Rétroactes

La majorité PS-MR-cdH n’a eu de cesse de promettre aux Montois que la sécurité à Mons serait renforcée et que la police de proximité serait favorisée. C’était la priorité !

« Nous allons renforcer la sécurité du quartier de la gare » ( mai 2013)

« La nouvelle majorité entend renforcer la police de proximité » ( mai 2016)

Sur le terrain, il en est tout autre depuis la fin de Mons 2015.

Le budget de la zone de Police est passé de 35 millions à 32 millions de 2015 à 2016. Les dotations fédérales et communales ne permettaient même plus d’avoir un budget en équilibre de sorte que la zone de police a du aller puiser 250.000€ dans ses réserves.

Par son plan de gestion de mars 2015, la majorité PS-MR a gelé la dotation communale à la zone de police pour les prochaines années. Quand on sait que plus de 90 % du budget de la zone de police sert à couvrir les salaires des policiers, on sait directement où les économies seront réalisées :

  • Par le non renouvellement de policier, de 357 policiers en 2015 on passe à 336 policiers en 2016 (inférieur à la norme KUL, la clef de répartition de la capacité policière entre les communes du royaume) et cette diminution continue les prochaines années.
  • Par une diminution des prestations en soirée et le week-end : le budget des prestations de soirées et en we a diminué de 1 millions entre 2015 et 2016).
  • Sur le terrain, les interventions sont de moins en moins rapides, s’ensuit un ras le bol des Montois qui se répercute sur les policiers qui n’ont clairement pas voté pour ce budget.

Il y a un an, suite au fiasco engendré par ce manque de moyens, la majorité PS-cdH a rallongé le budget de la zone de police.

2. Nos mesures pour rendre notre zone de police attractive

Le travail de policier est particulièrement pénible : heures de travail très variables dont la prestation de nuitées entrainant souvent des troubles du sommeil, risque d’agressions et de blessures, situation de stress répétées, etc.

Pour Ecolo Mons, les policiers ont suffisamment de difficultés dans leurs activités quotidiennes sans en plus devoir faire face à de mauvaises conditions de travail.

L’équipement

Il est essentiel aux activités mais aussi à la sécurité du policier. Un équipement limité ou défectueux est une source de risque et de stress supplémentaire. L’armement utilisé doit être le plus efficace et récent possible. Aussi, il est important que l’armement soit évalué et si nécessaire remplacé dans les plus bref délais. A l’heure des nouvelles technologies qui sont censées rendre le travail administratif plus simple, nous proposons de développer l’informatisation de la police afin que les programmes utilisés soient plus performant et à jour. De même, les policiers en intervention chez un citoyen devraient pouvoir disposer d’un ordinateur portable afin d’éviter une retranscription en deux temps et de gagner du temps.

L’infrastructure

Afin de maximiser les compétences de nos agents, l’infrastructure nécessaires aux entrainements sportifs et aux séances de tir doit être développée et opérationnel à Mons.

Nous demandons aussi un audit sur la sécurité du nouveau commissariat de police (système incendie, escalier de secours et exercice d’évacuation annuelle) afin que les agents et le personnel se sentent en sécurité dans leur bâtiment.

Il n’est pas normal que des agents de police se sentent en insécurité sur leur lieu de travail.

Les tâches administratives

A de nombreuses reprises et pratiquement dans tous les débats, la question de la surcharge administrative revient. Pourquoi n’arrivons-nous donc pas, comme c’est le cas dans d’autres zones de police, à ce que les policiers ne doivent pas rester plus de 15 minutes au commissariat entre deux interventions ? Nous proposons, en plus de l’informatisation de nos agents, d’engager du personnel administratif supplémentaire.

3. Permettre aux Montois de faire la fête en toute sécurité

Les Montois se sentent de moins en moins en sécurité passé 22h dans le centre-ville, pour y faire la fête ou pour s’y détendre.

Nous pensons que cela doit faire l’objet d’une attention particulière et de mesures spécifiques.

Tout d’abord, il nous semble important de mettre en place un plan local prévention de la nuit : il s’agit d’accord de coopération entre commerçants, citoyens et police pour échanger des informations et permettre de prévenir les délits.

Ce partenariat de prévention permettrait de mettre autour de la table notre zone de police, les représentants politiques, le secteur de l’horeca, les riverains et les organisateurs de soirée (notamment les cercles étudiants). Ce partenariat local de prévention permettrait de discuter ensemble de façon régulière des problèmes de sécurité le soir, en centre-ville.

De nombreuses personnes n’osent plus rentrer chez elles ou jusqu’à leur voiture passé une certaine heure, principalement les femmes. Nous proposons dès lors que des marches exploratoires soient organisées dans le centre-ville. Ces marches servent à visiter un endroit sous l’angle de la sécurité avec service de police, services de la ville et citoyens. La marche exploratoire permet un temps d’observation nécessaire à la constatation d’aménagements pouvant être responsables de sensations désagréables qui nous amènent parfois à éviter certains lieux et à modifier nos déplacements dans l’espace public.

Sortir en toute sécurité c’est aussi rentrer chez soi en sécurité, et l’on sait que l’alcool et la voiture ne font pas bon ménage. Malheureusement, si on n’habite pas le centre-ville, il est compliqué de rentrer chez soi autrement qu’en voiture.

Voilà pourquoi, outre une campagne de sécurité renforcée, il faut permettre aux fêtards de se déplacer autrement. Nous pensons notamment à des bus vers les communes du grand Mons pour les évènements festifs, notamment la ducasse de Mons. Une station de taxi dans le centre-ville plutôt que de devoir se rendre jusqu’à la gare dont on sait que le parcours n’est, pour le moment, pas sécurisé. Enfin, de réfléchir avec les TEC aux aménagements d’horaires. Il n’est pas normal qu’il ne soit plus possible de rentrer chez soi, en bus, passé 20H.

Nous proposons de développer le label « Quality Nights » qui vise l’ensemble des noctambules de tous âges. Il garantit des normes de bien-être identiques dans tous les lieux participants. Grâce à la participation des responsables de lieux de fête et à leur personnel, ces services utiles à la santé sont garantis de façon permanente : eau gratuite, bouchons d’oreille, préservatifs, diffusion d’informations de santé et d’alertes en cas de circulation de produits psychotropes à haut risque, relais vers les services existants, etc.

Dans le cadre de ce projet, le personnel des lieux festifs labellisés participe également à une formation qui vise à cerner les problèmes de santé liés à la fête et à identifier les moyens de les résoudre. Lors d’une journée de sensibilisation dispensée par les services locaux de promotion de la santé, ils abordent ensemble la gestion des risques auditifs et sexuels, des problèmes liés à l’usage d’alcool et autres produits psychotropes, la gestion de l’agressivité verbale ainsi que les gestes de premiers secours.

Il nous semble important de mettre en place des primes pour sécuriser les commerces, singulièrement l’horeca.

Enfin, le renforcement des contrôles frontaliers le vendredi soir devra être plus qu’une parole pieuse.

4. Mettre enfin en œuvre le plan de sécurisation de la gare

En 2013, à grand coup de communication, un vaste plan de sécurisation de la gare fût lancé avec notamment, la création d’une patrouille spéciale gare et la construction d’un commissariat dans le quartier.

Aujourd’hui, la patrouille spéciale gare n’existe plus, le commissariat n’est pas ouvert aux moments où il le faudrait (après 16h…) et la criminalité et surtout le sentiment d’insécurité vont grandissant.

Il faut impérativement réactiver ce plan métier et l’améliorer :

  • Ouvrir le commissariat de quartier la nuit. Un commissariat dans ce quartier en journée n’a pas de sens ; c’est la nuit que les problèmes sont criants.
  • Remettre en route la patrouille dédiée à la gare et que celle-ci soit accompagnée de chiens.
  • Prioriser les actions de cette patrouille sur ce qui pose le plus de problèmes, la violence et le trafic de drogues dures.

Le quartier de la gare doit redevenir un quartier de vie. En plus du partenariat local de prévention déjà mis en place, il faut :

  • Embellir le quartier et mettre en avant les actions de la maison de quartier de la gare. Le service de prévention doit être valorisé et renforcé pour les actions qu’il y mène.
  • Organiser des marches exploratoires avec les habitants du quartier qui savent mieux que personne quels sont les coins qui posent le plus de problèmes.

5. Réconcilier les citoyens et la zone de police

Les rapports entre les Montois et la police deviennent de plus en plus compliqués. Nombre de citoyens n’ont pas confiance dans la police et le dialogue n’a pas lieu.

On en arrive à des situations explosives et à des citoyens qui pensent qu’il faudrait faire justice soi-même.

Des mesures doivent être prises !

Il faut tout d’abord que la promesse d’ouverture 24h/24 du commissariat central soit tenue. Il n’est pas normal de ne pas pouvoir porter plainte après 22h.

Il faut aussi faire la publicité du conseil de police qui est public. Nous proposerons au prochain conseil de police de permettre aux Montois d’interpeller le conseil de police comme c’est le cas au conseil communal (interpellation citoyenne).

Enfin, nous proposons la tenue de réunions de discussion et d’information dans les différentes entités de Mons (et non uniquement en cas de problèmes) afin d’encourager le dialogue entre les citoyens et leurs policiers. Des policiers dont le travail est remarqué et encouragé par la population se sentent valorisés.

Charlotte DE JAER
Conseillère de police

Romain MOERMAN
Co-président local