L’accueil des réfugiés et la coordination de l’aide d’urgence

Publié le 14 septembre 2015
Rédigé par 
Catherine Marneffe

Le 1er septembre, le centre d’accueil de la Croix-Rouge de Tournai a ouvert ses portes à des demandeurs d’asile issus principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan. De son côté, la ville de Namur a proposé au Gouvernement fédéral de mettre à disposition de FEDASIL, le bâtiment de l’ancienne caserne des pompiers, inoccupée depuis trois mois, et ce pour une période d’un an. Une centaine de réfugiés pourrait y être accueillie. Cependant, ces initiatives ne suffisent pas et FEDASIL a dors et déjà demandés aux CPAS d’étendre la capacité des ILA existantes ou en ouvrant de nouvelles places ILA par l’intermédiaire de la conclusion d’une convention à durée indéterminée. Comment la ville de Mons compte-elle faire face à ses obligations et à son devoir ?

Alors que des initiatives locales se mettent en place et que la solidarité s’exprime vis-à-vis de ces femmes, de ces hommes et de ces enfants qui n’ont eu d’autres choix que celui de l’exil, la ville n’a elle, par ailleurs, un rôle d’information et de coordination à jouer auprès des citoyens et des associations ? Nombreux sont ceux qui (se) demandent ce qu’ils peuvent faire à leur échelle pour venir en aide aux demandeurs d’asile. Des récoltes de dons s’organisent pour envoyer aux centres de FEDASIL. Ne serait-il pas pertinent de centraliser ces dons et de les transporter vers les associations demandeuses ? Envisagez-vous par ailleurs de coordonner la mise à disposition de logement et de rassembler les acteurs du tissu associatif pour voir comment organiser et gérer cette urgence ? Pour que les logements privés puissent devenir des ILA (initiative locale d’accueil), ils doivent être doté des équipements indispensables afin de permettre aux demandeurs d’asile de subvenir à leurs besoins quotidiens ? La ville compte-elle s’impliquer dans l’équipement de ces logements et le CPAS dans l’accompagnement social et médical des résidents ?

Certains citoyens souhaitent également accueillir directement des demandeurs d’asiles chez eux. Il est important de les informer que ce geste est déconseillé par le CIRÉ car les demandeurs d’asile peuvent perdre leurs droits d’accueil ou d’aide. Le CIRÉ explique pourquoi : « L’accueil des demandeurs d’asile requiert un accompagnement professionnel – social, juridique, psychologique et administratif. En Belgique, cette mission est confiée par l’État à Fedasil, qui la mène à bien en partenariat avec d’autres organisations, comme la Croix-Rouge et le CIRE.Il n’existe pas actuellement de cadre ni de soutien organisé permettant un accueil des demandeurs d’asile par des particuliers. Tant que ce ne sera pas le cas, nous ne recommandons pas d’accueillir des demandeurs d’asile chez soi. »

A côté de ces initiatives citoyennes remarquables, des réflexes de repli et des réactions de rejet sont observées et entendues. L’apaisement des craintes et interrogations sur l’accueil des réfugiées fait également partie du rôle de ce niveau de pouvoir proche du citoyen qu’est la commune. Qu’envisagez-vous pour remplir cette mission ? Pourquoi ne pas organiser une conférence-rencontre sur le sujet avec la population ?

Mons doit rappeler à ses citoyens que le statut de réfugié doit rester un droit fondamental pour toute personne qui fuit son pays craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité́, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, comme le rappelle la convention de Genève.

En vous remerciant d’avance pour l’attention apportée à ces questions et à ce sujet crucial, je vous prie d’agréer, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames, Messieurs, mes meilleures salutations.